Trouvailles et
Miscellanées en Histoire de la
philosophie contemporaine - II
Dans un article publié en
1995 dans les Grazer Philosophische Studien,
intitulé « Reacting to Meinong », David. M. Armstrong dit qu’il
s’accorde avec celui-ci sur l’idée que les relations de causalité ont lieu entre états de choses – les « objectifs »
chez Meinong. Dit rapidement, ces catégories (qui sont aussi parentes des faits)
sont communes à leurs ontologies respectives. S’agit-il simplement d’un accord
accidentel, entre le partisan australien de la science comme arbitre des
propriétés qui sont, et le tenant
autrichien de l’idée qu’il y a un « préjugé en faveur de l’actuel » –
et à propos de qui Bergmann disait que, tout en poursuivant des papillons phénoménologiques, il était
parvenu à développer une pensée venant caresser la limite de ce que doit être la pensée réfléchie, complète et juste
du Réalisme ? De quel réalisme s'agit-il ?
Ici, il est en fait
difficile de chercher à déceler une filiation historique classique et on
ne peut retracer la genèse exacte de ce concept dans leurs pensées. Une autre
stratégie n’est pas inutile : elle concerne certains arguments ré-apparaissant
au sein d’un débat précis, à propos de certaines thèses dont les
caractéristiques sont apparentées. L’identification de tels arguments (headlines), ou des problèmes auxquels
ils sont connectés, est bien tout ce que peut produire l’histoire de la
philosophie avec profit – elle permet de se ressaisir des termes-clés du débat
métaphysique et d’éclairer une partie des raisons faisant que des philosophes
adoptent un concept ou une position.
A cet égard, on trouve ceci
sous la plume de D. Armstrong, qui discute des tropes et des universaux
immanents en rappelant une leçon de H. Hochberg :
« Un des arguments
à l’encontre des tropes que j’apprécie m’a été signalé par Herbert Hochberg (2001,
pp. 178-179),
bien qu’il soit présenté ici à ma façon. Considérons un trope, et disons qu'il
est l’un des membres d'une classe de tropes simples. Les propriétés peuvent
vraisemblablement être simples, et il peut donc y avoir des tropes simples.
Afin de visualiser la situation, considérons que l'un de ces tropes a une
nuance de couleur absolument déterminée. (Je ne pense pas vraiment que la
couleur soit simple. Mais l'image est commode ici). Les autres tropes simples
de la classe sélectionnée devront entretenir différentes relations de
ressemblance avec le trope que nous avons sélectionné. Certains seront
exactement ressemblants, d'autres relèveront d'une ressemblance moins exacte,
et certains ne lui ressembleront pas du tout. Notre trope simple, appelons-le a, est numériquement différent des
autres, mais cette différence numérique varie indépendamment de sa ressemblance
ou de son absence de ressemblance avec les autres tropes de la classe. Mais
comment ce trope simple a peut-il
être le support de toutes ces relations différentes, comment peut-il
fonctionner comme un vérifacteur distinct pour chacune d’elles? Souvenez-vous,
il est supposé être simple.
David Robb, du Davidson
Collège, m'a proposé une réponse. Il fait d’abord remarquer que la théorie du
vérifacteur désavoue explicitement l'idée d’une corrélation biunivoque entre
les vérités et les vérifacteurs. Donc, suggère-t-il, pourquoi notre trope
simple ne pourrait-il pas rendre vraies les différentes vérités suivantes à son
propos : il est numériquement distinct de tous les autres tropes de la
classe ; il ressemble exactement au trope c ; il ressemble moins qu’exactement au trope d ; il ne ressemble en rien au
trope e ? À cela, je réponds :
il pourrait bien en être ainsi (un « pourrait » épistémique), mais il
me paraît plutôt invraisemblable qu'un trope simple puisse supporter toutes ces
vérités différentes. On s’attendrait à ce qu’une certaine complexité dans les
tropes eux-mêmes assure la complexité des diverses vérités que les tropes
rendent vraies. »
(D. M. Armstrong,
« Quatre disputes sur les propriétés »,
in Les Universaux, une introduction partisane. Trad. S. Dunand, B.
Langlet & J.-M. Monnoyer.
Ithaque, Coll. Science
et Métaphysique, 2009, pp. 166-167)
D’après Armstrong, la simplicité de certaines propriétés
(ici les tropes ou particuliers abstraits ou moments dépendants) rend difficile
toute affirmation ou thèse impliquant qu’une telle entité entretienne certaines
relations multiples avec d’autres entités. Hochberg, dans son ouvrage Russell, Moore and Wittgenstein. The Revival
of Realism (2001, pp. 178-179), discutait
de ce qui est imputable au théoricien des tropes, qui prétendrait se passer
d’universaux et de substrata, quand il
voudrait structurer son ontologie simplement avec les seuls tropes, c’est-à-dire
avec des propriétés supposément particulières et simples, dont les choses
seraient constituées. Pour lui, le théoricien des tropes doit ou bien accepter des natures distinctes des tropes dont elles
sont les natures – ce qui fait perdre toute sa teneur à la théorie des
tropes ; ou bien présupposer une certaine complexité du trope, sans quoi
il est en difficulté pour expliquer qu’un même trope pourrait entretenir des
relations distinctes : celle de
ressemblance exacte et celle de différence numérique avec d’autres tropes.
C’est cet argument que retraduit Armstrong, formulé par Hochberg dans le débat
sur la nature des tropes de cette manière. Voici le passage auquel Armstrong
fait référence :
« Soutenir qu’un trope ne se trouve pas dans
une relation basique de similarité avec un autre trope de la même espèce, ou
que cette relation est une relation « formelle », et que de ce fait
les affirmations comme « le trope x
exactement similaire au trope y »
ne sont pas vraies en vertu d’un état de choses qui implique une relation de
similarité, mais simplement en vertu des tropes eux-mêmes, c’est implicitement
faire appel aux tropes dotés d’une nature, et donc considérer les tropes de
façon ambiguë. Dans un sens, un trope a une nature mais en est distinct ;
dans un autre sens, il est pris comme un objet doté d’une nature et donc comme
un complexe. Cela se voit facilement, car deux tropes distincts mais exactement
similaires deviennent ce qui fonde la vérité d’une affirmation d’exacte
similarité et d’une affirmation de différence numérique. Ce sont les tropes x et y
qui sont les vérifacteurs pour « x ≠
y » et pour « x est
exactement similaire à y ».
Pourtant, ces affirmations « basiques » sont logiquement
indépendantes. On doit donc distinguer le trope de l’espèce de trope qu’il est
– la nature du trope. Mais faire cela revient à prendre un trope comme étant un
complexe d’une nature commune à plusieurs tropes et à son aspect individuant. Ce
qui revient à abandonner la perspective tropiste. Notons que cela ne consiste
pas à dire que le partisan des tropes ne peut pas employer un substratum dont les tropes seraient des
attributs ou des accidents individuels ou même des propriétés essentielles.
C’est le trope lui-même qui ne peut avoir un substratum ou un aspect, et rester un trope. Deux tropes soi-disant
simples ne peuvent être pris en tant que simples et comme vérifacteurs de deux affirmations basiques logiquement indépendantes telles que « x est
différent de y » et « x est exactement similaire à y ». Deux
tropes, x et y, sont individués en étant ce qu’ils sont, et ils sont aussi de
la même « espèce » – exactement similaires – en étant ce qu’ils sont.
En résumé, ils sont des complexes qui paradent comme de simples
« individus ».
(H. Hochberg, 2001, Russell, Moore and Wittgenstein. The Revival of Realism. DR.
Hänsel-Hochenhausen, Deutsche Bibliothek der Wissenschaften, pp. 178-179.
Trad. Bruno Langlet.)
Le point commun à Hochberg et Armstrong est ici de
s’interroger sur ce qui fait que deux tropes pourraient à la fois et par
eux-mêmes être strictement ressemblants (procédure pour en faire des substituts
aux universaux) et être aussi différents numériquement (c’est-à-dire des particuliers). Quel
est exactement le problème qu’ils soulèvent ? Y en a-t-il un ? D. C.
Williams a par exemple soutenu dans son « Universals and Existents »,
que par nature, les tropes sont des particuliers discrets qui peuvent entrer dans des relations de ressemblance
exacte avec d’autres tropes, ce qui fait qu’en vertu de leur particularité
intrinsèque, le problème de la possibilité de la coexistence de ces deux
relations (de différence numérique ; de ressemblance exacte) ne se poserait
pas.
On pourrait aussi rappeler que des tropes exactement similaires peuvent bien être
à des localités différentes – ce qui est vrai. Or, pris de la manière la plus
générale, un trope est supposé être individué par soi, et tous ne peuvent pas
l’être par des circonstance spatio-temporelles : il y a des entités qui
sont distinctes et localisées/temporalisées de manière identique. De plus, Armstrong
et Hochberg mettent l’accent sur le caractère simple du trope : peut-il être simple et individué et
qualitativement disposé à entrer dans des relations de ressemblance exacte avec
d’autres ? Ils doutent que l’on puisse répondre affirmativement à cela.
Pourtant le trope n’est-il pas individué en tant que tel ? Oui, mais comme
le remarque Hochberg, il ne l’est donc pas par son substratum, mais bien par lui-même, tout en étant aussi qualitativement
déterminé par lui-même : est-ce que cela peut réellement aller de
soi pour un trope supposé être simple ? Le trope n’est-il alors pas complexe
tout en "paradant" comme un individu ? Cette formule de Hochberg
est frappante, et il la donne aussi de manière inverse : deux tropes exactement
similaires sont supposés distincts (discrets) par eux-mêmes, mais en vertu de
leur ressemblance exacte ils appartiennent à la même « espèce », ce
qui implique que sous un rapport, ils sont différents réellement, et qu’ils sont
exactement similaires (identiques) sous un autre. La nature du trope ne le permet
pas, dit Hochberg, qui affirme donc explicitement qu’ ici, on omet apparemment
la complexité qui semble nécessaire
pour articuler dans le trope à la fois ce trait individué et ce trait
qualitatif le disposant à entrer dans des relations de ressemblance exacte.
C’est cette même démarche qui a été proposée au
début du XXème siècle par Alexius Meinong, dans sa discussion de
Cornelius et de son article polémique : Ueber
Gestaltqualitäten. Cornelius y défendait une thèse qui serait classée
aujourd’hui comme une forme de nominalisme de la ressemblance. Le point est
qu’il refusait, pour les contenus présentés à l’esprit, de les rendre
disponibles pour l’esprit sans des relations de comparaison permettant de les
déterminer : il fallait d’abord comparer, pour que, par ressemblance, émergent des
propriétés de contenu. La nature des contenus avant comparaison est donc
problématique : Cornelius soutient à ce titre qu’ils sont simples.
C’est ce que critique Meinong (qui préfère parler
d’objets, étant entendu que les propriétés sont aussi des objets pour lui) en
remarquant précisément que dans ce cas, les objets ici considérés comme simples,
qui sont supposés être à la fois distincts et ressemblants entre eux (pour
certains), ne peuvent posséder la nature qui permettrait de fonder ces
opérations. Ceux qui le pensent présupposent ce qu’ils veulent
éviter d’avoir à assumer : la complexité de l’entité en question ou à tout
le moins la possession d'une certaine structure. Meinong a une ontologie des
propriétés particulières à l’époque ; il pense aussi que les contenus sont
distincts des objets et que les relations et les complexions sont des objets
d’ordre supérieur. Il est cependant intéressant de noter que le point ne
concerne pas les universaux, ni les objets comme tels, mais la complexité qu’il
faut bien officiellement enrégimenter dans l’ontologie dont on part : nous
parlons de quelque chose qui est individué et qui a des propriétés, sans que
celles-ci aient à être nécessairement des universaux immanents. Elles peuvent
être des propriétés particularisées tout court, car ce qui fait ici l’objet de
l’enquête est leur capacité à entrer dans des relations de ressemblance. La
complexité et la reconnaissance qu’il faudrait en avoir sont alors le point à
débattre.
Comme Hochberg aujourd’hui, Meinong suggérait que
supposer, pour une entité simple, la coexistence de sa différence et sa non-différence,
relativement à d’autres entités simples, suppose d’introduire subrepticement
quelque composant non prévu — et non
explicitement assumé, là où la simplicité d’une nature était pourtant supposée
jouer le rôle essentiel. Cela entraine l’idée suivante : si on ne peut
avoir un trope simple et véritablement capable en tant que tel de ressembler à
un autre, faut-il alors penser qu’un trope est complexe, et si c’est le cas, ne
quittons-nous pas la voie tropiste, comme le dit Hochberg ? On entrerait par
exemple dans celle des états de choses :
pourrait-on penser (toujours sans avoir forcément besoin d’universaux) que des
propriétés particulières instanciées par un particulier feraient aussi bien le
travail, comme le reconnaît Armstrong ? C’est selon nous ce que fera
historiquement Meinong, quelques années après le texte cité ci-dessous, en
soutenant que la ressemblance et l’abstraction se déterminent au sein d’objets
d’ordre supérieur ou d’objectifs, par nature dotés d’une complexité. La
catégorie des objets d’ordre supérieur impliquait une pluralité préalable – une
forme de complexité du donné. La catégorie ontologique des « objectifs »
est beaucoup plus proche de celle des états de choses, chère à Armstrong.
Meinong et Armstrong n’y parviennent pas par les mêmes voies, et assurément ces
concepts diffèrent chez eux sous de nombreux rapports.
Voici le texte de Meinong où est mise en relief
l’impossibilité à laisser coexister l’invariabilité et la différenciation au
sein du simple – différenciation et invariabilité qui sont supposées
caractériser la distinction entre les entités simples et leur capacité à donner
lieu à des relations de ressemblance. Selon Meinong déjà, cela pourrait être le
cas seulement pour quelque entité où la complexité serait reconnue :
« La théorie de la comparaison part très
explicitement de « contenus simples » lesquels, doivent amener aux
ressemblances mentionnées, sous différents « rapports », au sens des
comparaisons discutées précédemment. Mais une telle simplicité est tout
bonnement incompatible avec cette pluralité de rapports, ce qu’on peut admettre
le plus facilement du monde si l’on prend immédiatement en considération le cas
spécial de l’égalité, au lieu des ressemblances en général déterminantes pour
ces rapports. Posons, par exemple, que A soit un « contenu » simple
ou, comme je préfère le dire pour des raisons présentées ailleurs, un objet (Gegenstand) simple. Si je trouve
celui-ci égal à B et C, et si nous avons été dans le vrai précédemment, alors
il y a des ressemblances, ou plus précisément des égalités sous différents
rapports, seulement si B et C ne sont pas égaux entre eux. Mais que va-t-on
alors penser de l’exigence selon laquelle deux objets doivent être égaux à un
troisième, mais inégaux entre eux ? Si, parmi eux, on a conçu
« un » troisième objet de façon imprécise — dans notre propre cas, le
premier objet, c’est-à-dire A, comme quelque chose qui en réalité se trouve
être plusieurs objets, par exemple b
et c, alors rien ne s’oppose bien sûr
à ce que b soit, par exemple,
similaire ou égal à B, et c similaire
ou égal à C. Mais si A est simple, alors il est immédiatement évident qu’il n’y
a pas de place en lui, pour ainsi dire, pour les deux égalités. L’impossibilité
interne de la conception mentionnée ci-dessus se dévoile aussi à travers un
autre de ses aspects. Selon elle, comme nous l’avons vu, deux objets peuvent
être similaires sous des rapports différents, et donc être parfaitement
similaires sous un rapport et dissimilaires sous un autre. Mais que devrait
signifier la ressemblance ou, à nouveau et en particulier, l’égalité, entre un A
simple et un B simple, si ce même A peut en même temps être inégal au même
B ?
A cet égard, une sorte de cas particulier porte
sur la question de savoir si quelque chose de simple peut, en même temps,
changer sous quelque rapport, et rester cependant inchangé sous un autre. Aussi
certainement que je doive nier cette possibilité, dans l’esprit de ce qui a été
présenté, aussi peu puis-je pourtant passer sous silence que la constance et la
variabilité simultanées ne semblent justement pas se manifester dans les objets
(sauf exception) et tel que, même par le plus consciencieux effort d’analyse,
on ne parvient pas à les reconnaître comme des complexions. Pour les sons, le
volume peut se modifier en regard d’une hauteur constante, tout aussi bien que
la hauteur le peut en regard d’un volume constant. Quelque chose de similaire
se montre dans les couleurs à propos des nuances, brillance, saturation ou de
tout autre manière par laquelle les « dimensions » de cette pluralité
peuvent être déterminées, à l’intérieur de certaines frontières déjà
empiriquement tracées ; et si l’on ne tient pas compte de telles bornes
empiriques, alors toute pluralité pluridimensionnelle dont les occurrences ne
se présentent pas comme des complexions serait théoriquement mise en question
ici. A cet égard, les déterminations de lieu de notre espace psychologique ou
subjectif sont particulièrement parlantes : d’après ce qui précède, même
quelqu’un leur refusant la tridimensionnalité authentique, s’il ne s’adjoint
pas le secours d’une interprétation « empirique », par exemple,
conserve toujours avec les deux premières dimensions l’exigence, assez étrange
en apparence, que le lieu subjectif soit vu par lui comme constitué de deux
déterminations variables indépendamment l’une de l’autre.
On peut tenter de faire encore un pas
supplémentaire sur cette question. Est-ce que tous les sons, quand bien même
ils différeraient toujours, ne sont pas égaux entre eux du fait qu’ils sont des
sons ? De plus, tous les sons de différentes hauteurs n’ont-ils pas une
hauteur « en général », tous les sons de différents volumes n’ont-ils
pas un volume « en général » ? La même chose vaut naturellement
aussi pour la couleur « en général », tout autant pour le rouge, bleu
ou vert, et même pour n’importe quel petit ou long bout d’une ligne de couleur,
pourvu seulement qu’on dispose d’une expression relativement convenable. Si
maintenant, conformément au principe ci-dessus, à côté de la différence,
l’égalité exige la désignation d’un composant particulier, alors pour chaque continuum ou quasi continuum, il est
facile d’accroître à l’infini le nombre de constituants exigés, ou à tout le
moins de l’accroître immodérément, et ainsi, le plus sûrement du monde, de
rendre par là absurde l’exigence entière présentée à l’instant comme évidente.
Comme on le voit par exemple en ce qui concerne la couleur, même
l’exigence précédente d’égalité du nombre de composants et de dimensions menace
d’aboutir à un flottement. »
(Alexius Meinong : « Abstrahieren und
Vergleichen, » Zeitschrift für
Psychologie und Physiologie der Sinnesorgane, Bd XXIV. 1900. Réédité dans Gesamtausgabe vol II, R. Haller (ed),
Akademische Druck – und Verlagsanstalt, Graz, 1971, pp. 460-463.
Trad. Bruno Langlet)
B. L.